Les organisations professionnelles de la presse en Guinée-Conakry ont décrété ce mardi 23 mai de 5h00 à 00H00, une journée sans presse pour, à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire tenue la veille et consacrée au bras de fer qui les oppose au gouvernement de transition.
Les médias dénoncent les actions menées par les autorités ces derniers jours à leur encontre, ainsi que les différentes menaces proférées contre eux, citant le cas d’une déclaration faite la semaine dernière par le porte-parole du Gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.
«Tout média qu’il soit une radio, une télévision ou un site internet qui, avec des propos qui sont de nature à saper l’unité nationale, à attiser la haine communautaire, à soulever les uns contre les autres pour conduire à des drames dans notre pays, nous n’hésiterons pas à fermer le média et à en assumer toutes les responsabilités», a-t-il indiqué.
Parmi d’autres décisions prises à l’AG extraordinaire, les organisations professionnelles de la presse ont résolu de déclarer, à partir du lundi 22 mai 2023, «le ministre Ousmane Gaoual Diallo, (…) ennemi de la presse guinéenne».
Par ailleurs, ces associations ont décidé de boycotter l’ensemble «des activités du gouvernement et les autres organes de la Transition jusqu’à la levée de toutes les restrictions», ainsi que la Semaine Nationale des Métiers de l’Information et de la Communication (SENAMIC).
Elles se sont promises d’informer et interpeller les Ambassades, la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’Homme et la HAC sur les menaces qui pèsent sur la presse guinéenne ; tout comme de suspendre la participation de la presse au sein du Conseil d’administration du Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM) et d’autres institutions.
Les organisations professionnelles dénoncent le démantèlement par effraction des émetteurs du Groupe de presse AfricVision, le brouillage des ondes de certaines radios, les restrictions de navigation sur internet qui pénalisent les sites d’informations guinéens et les réseaux sociaux. Elles se réservent le droit d’entreprendre des actions plus vigoureuses au cas où la situation ne revenait pas à la normale.
Enfin, une marche de protestation est prévue pour le jeudi 1er juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national. A signaler que ce mardi, plusieurs médias respectent le mot d’ordre des initiateurs de la «journée sans presse».