L’épiscopat congolais a condamné ce lundi 22 mai, la répression policière du 20 mai à Kinshasa contre des partisans de l’opposition qui manifestaient pacifiquement notamment contre la vie chère en République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a dénoncé cette « répression ignoble et sauvage que les forces de l’ordre et leur milice complice ont infligée aux manifestants, y compris aux mineurs trouvés sur leur chemin ».
La Cenco « condamne avec la dernière énergie toutes ces monstruosités », a souligné son Secrétaire général, Mgr Donatien Nshole, appelant les autorités à mener des enquêtes sérieuses sur ces violences et abus dans l’usage de la force.
La Conférence des évêques appelle « le peuple congolais à ne pas céder à la peur face à la barbarie organisée pour l’intimider. Si rien n’est fait pour garantir ses droits fondamentaux, il devra bientôt exercer son pouvoir pour sanctionner tous les incompétents », conclut le texte.
Outre la Cenco, de nombreuses voix se sont élevées pour condamner ces actes à quelques mois de la présidentielle 2023. Le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018, s’est aussi dit « choqué par les violences policières, y compris sur des enfants sans défense ».
« Un État qui dénie à ses citoyens ses libertés fondamentales à la veille d’élections générales, risque une dérive dictatoriale », a prévenu Mukwege.
Cette manifestation contre la vie chère et pour un processus électoral crédible était organisée à l’appel de quatre candidats déclarés à la prochaine présidentielle et opposants au Président, Félix Tshisekedi.
Le ministre congolais des Droits humains, Albert-Fabrice Puela qui a exigé l’ouverture d’une enquête, a aussi condamné « les actes de répression » et de « brutalité » des forces de l’ordre contre les manifestants civils.