Des milliers de personnes déplacées par le conflit au Tigré ont manifesté ce mardi 23 mai, dans la région du nord de l’Ethiopie, Amhara, demandant à rentrer chez eux dans des zones que contrôlent toujours des Forces de la région voisine de l’Amhara, selon la télévision officielle locale.
« Nous voulons rentrer chez nous, nous ne voulons pas continuer à vivre d’une aide misérable », a confié au téléphone à l’agence AFP, Birhan Tadesse, originaire du district de Setit-Humera, à la pointe Nord-ouest de l’Ethiopie, frontalier de l’Erythrée, après avoir manifesté à Mekele, la capitale du Tigré où elle vit depuis le conflit.
Depuis la signature de l’accord de paix le 2 novembre 2022 à Pretoria, en Afrique du Sud, « nous n’avons pas vu de progrès, à part que le son des fusils a cessé », a-t-elle poursuivi.
Cet accord a mis fin à deux ans d’une guerre hyper meurtrière entre les forces armées du Gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré. Un conflit qui a débordé dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar.
Durant le conflit précité, des forces et milices de la région Amhara – qui ont épaulé l’armée fédérale – se sont emparées du Tigré occidental, et continuent malgré l’accord de paix, de contrôler cette zone revendiquée par les Tigréens et les Amhara.
L’Ethiopie, mosaïque de 80 peuples, a été découpée en 1995 en États régionaux le long de lignes ethno-linguistiques qui cohabitent difficilement.