Ancien dirigeant de l’ANC (parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis avril 1994) et ancien Chef de l’Etat sud-africain de 1999 à 2008, Thabo Mbeki a de nouveau critiqué ce mardi 29 mai, les dérives de la gouvernance actuelle dans son pays lors la «Conférence annuelle de la Journée de l’Afrique» organisée par sa Fondation.
Mettant en exergue «une grave détérioration de la qualité de la gouvernance à tous les niveaux» en ce moment en Afrique du Sud, T. Mbeki a convié ses compatriotes à exercer une pression sur l’élite dirigeante pour qu’elle revienne dans le droit chemin.
«Il se peut très bien que quiconque est au Gouvernement ait besoin de cette pression d’en bas, lorsque des masses populaires se rebellent contre un système de Gouvernement qui ne fonctionne pas dans leur intérêt (…) Une révolte est le seul moyen pour les citoyens d’attirer l’attention des dirigeants nationaux», a-t-il suggéré.
L’ancien président de l’ANC de 1997 à 2007, T. Mbeki a étayé ses accusations de «grave détérioration de la qualité de la gouvernance dans le pays» par des exemples tirés de la vie quotidienne des Sud-Africains ordinaires: crise sanitaire, hausse de la criminalité, délestages électriques récurrents, pylônes électriques récemment vandalisés, xénophobie et violence basée sur le genre.
Il s’agit aussi de stopper l’épidémie de choléra en cours à Hammanskraal au Nord de la riche province du Gauteng et qui a «déjà tué jusqu’à présent 24 personnes», a dénoncé l’ex-Président.
Cyril M. Ramaphosa, actuel président de l’Afrique du Sud, a reconnu dans une récente sortie médiatique, la litanie de maux sociaux auxquels est confronté son pays, appelant l’élite dirigeante à œuvrer pour un raffermissement de l’Etat de droit, tout en promettant des débuts de solution à ces maux.