Le Parlement centrafricain a adopté ce lundi 29 mai « par acclamation », après quatre heures de débats, un projet de loi réglementant la « tokénisation de ses ressources naturelles et foncières » en crypto-monnaies, y compris pour les étrangers, a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji.
Ce vote intervient une année après que le pays ait légalisé le recours à ces devises virtuelles pour toute transaction commerciale. Fin avril 2022, le pouvoir du Président Faustin Archange Touadéra avait voté une loi faisant du Bitcoin et d’une crypto-monnaie centrafricaine, le Sango, des « monnaies de référence » aux côtés du Franc CFA. Cette décision avait provoqué des commentaires moqueurs mais, surtout, l’inquiétude des organisations financières africaines et internationales.
Le texte adopté ce lundi fixe le cadre de « l’utilisation des monnaies virtuelles le Bitcoin et le Sango dans le processus d’investissement », y compris « par les ressortissants étrangers désireux d’investir dans les titres miniers, agraires, forestiers ».
La nouvelle loi autorise les investisseurs étrangers à « transférer à l’étranger l’intégralité des bénéfices annuels qui leur reviennent après paiement des impôts, droits et autres obligations ».
Cette loi « vient compléter la loi sur la crypto-monnaie d’avril 2022, validée par le FMI et la Banque Mondiale », et faciliter, en la rendant plus « fluide, « la mobilisation des ressources financières au profit (…) de l’Etat (…) et des communautés locales », selon le président de la Commission Economie et Finances, Guy Samuel Nganatoua.
Des députés de l’opposition ont, en revanche, accusé le gouvernement centrafricain « d’organiser le bradage des ressources naturelles de notre pays à toute la pègre de la planète ».
La Centrafrique est le second pays au monde après le Salvador, à adopter les crypto-monnaies comme monnaies de référence.