Le Président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra a annoncé ce mardi 30 mai, la tenue comme prévu d’un référendum constitutionnel, et ce environ quatre mois après la décision de la Cour constitutionnelle de déclarer conforme à la Constitution une loi ouvrant la voie à l’organisation de cette consultation du peuple pour valider ou non un projet d’une nouvelle Constitution.
L’annonce a été faite lors d’un discours à la nation, dans lequel le chef de l’Etat explique avoir pris sa décision après consultation des présidents de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale.
«J’ai donc décidé, après consultation du Président de la Cour constitutionnelle et du Président de l’Assemblée nationale, conformément à l’article 90 de la Constitution du 30 mars 2016 et l’article 2 de la Loi d’urgence 13 janvier 2023, fixant les procédures du référendum en République Centrafricaine, de soumettre au référendum, le projet d’une nouvelle Constitution de la République centrafricaine » a-t-il indiqué.
«Dans les prochains jours, vous serez entretenus sur les principales réformes proposées» dans le but de corriger certaines insuffisances, a-t-il déclaré à ses compatriotes, soulignant aussi que la date du référendum, qui devrait aboutir à une «réforme profonde de l’Etat», sera fixée prochainement.
Le président a assuré d’emblée qu’il n’est pas dans une démarche de vouloir «empêcher l’alternance politique». «A ceux qui auraient des raisons de redouter l’avènement d’une nouvelle constitution, je voudrais d’ores et déjà les rassurer (…) que l’organisation d’un referendum constitutionnel dans les conditions requises par la Constitution ne saurait être valablement analysée comme une volonté du président de la République d’empêcher l’alternance politique, gage de démocratie et de droit», a-t-il affirmé.
En effet, depuis plusieurs mois, l’opposition s’oppose à ce referendum qui n’a d’autre mobile, selon elle, que de faire passer une nouvelle Constitution qui permettra au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat, étant donné que l’actuelle loi fondamentale limite le nombre des mandats à deux.
Touadéra avait été élu en 2016 et réélu pour un second mandat en 2020. Le ministre conseiller spécial du président, Fidèle Gouandjika, a confié à l’AFP qu’ «il n’y aura pas de troisième mandat, mais les compteurs seront remis à zéro» avec une nouvelle Constitution.