Les magistrats du Gabon ont accusé ce mardi 30 mai, le Gouvernement «de mutisme», face à cinq de leurs revendications, dont le vote d’un statut des magistrats ou encore une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Ces professionnels de la justice ont en outre, évoqué une année judiciaire blanche inédite. À 30 jours des vacances parlementaires et judiciaires, ils parlent d’un risque de «conséquences incalculables» sur la justice et les administrés.
Le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) qui a lancé un mouvement de grève illimité en décembre dernier, s’en remet désormais au Président Ali Bongo pour obtenir une réponse positive à leurs revendications.
Il demande au chef de l’État qui est aussi Président du Conseil supérieur de la magistrature de se saisir du dossier, car selon la centrale syndicale des magistrats, le Gouvernement reste sourd à ses revendications.
« Cette grève n’est rien d’autre qu’un ras-le-bol d’un constat de déliquescence de notre système judiciaire. Le Gouvernement doit savoir que promouvoir l’affaiblissement de notre justice, c’est mettre en péril les droits des citoyens et affirmer la loi des plus forts et des plus nantis », a martelé le président du syndicat, Germain Ella Nguema.
Les magistrats demandent un statut validé par un texte. Or selon le Synamag, le projet de loi serait bloqué au Secrétariat général du Gouvernement.
L’organisation demande aussi le financement des costumes d’audience, des véhicules de fonctions et la construction des sièges des hautes Cours et Tribunaux pour désengorger le Palais de justice de Libreville.