La mise en place d’une coalition regroupant 13 partis politiques ivoiriens issus de la majorité et de l’opposition, en prévision des élections présidentielles d’octobre prochain en Côte d’Ivoire, a été annoncée ce vendredi 15 mai à Abidjan, en présence de milliers de militants.
Baptisée Coalition nationale pour le changement (CNC), cette formation politique qui était en gestation depuis mars dernier, compte parmi ses ténors, des personnalités de la majorité, comme des frondeurs des partis de l’opposition. On cite entre autres, l’ex-Premier ministre, Charles Konan Banny (majorité), l’ancien président de l’Assemblée nationale et chef du parti «Liberté et Démocratie pour la République» (LIDER), Mamadou Koulibaly (opposition) ou encore Sangaré Abou Dramane du Front populaire ivoirien (FPI) et Bertin Kouadio Konan du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI- ex-allié du parti présidentiel).
Après la signature de la charte instituant la CNC, par les dirigeants des treize partis politiques, une conférence de presse a été donnée pour éclairer l’opinion sur les objectifs de la nouvelle coalition politique.
Le président du parti LIDER, Mamadou Koulibaly a indiqué que «la priorité de la coalition est de dire au gouvernement qu’il va falloir négocier les conditions (des élections)», pour assurer un scrutin transparent et démocratique.
La CNC revendique, entre autres, la réforme du code électoral, l’actualisation de la liste électorale, la proclamation «exclusive» des résultats dans les bureaux de vote ou encore la dissolution de l’actuelle Commission électorale indépendante (CEI) jugée trop proche du président Alassane Ouattara.
La nouvelle formation exige également la libération des prisonniers politiques, notamment l’ex-président Laurent Gbagbo emprisonné depuis plus de trois ans à La Haye.
Si la coalition prétend ne pas être contre l’actuel président ivoirien, elle clame néanmoins, son ambition de le «battre» au prochain scrutin présidentiel. Alassane Ouattara est l’unique candidat de l’actuelle coalition gouvernementale au pouvoir.
Les défenseurs de la CNC présentent celle-ci comme le seul espoir pour un meilleur avenir de la Côte d’Ivoire. Cependant, certains observateurs soulignent la fragilité de cette coalition qui ne reposerait pas sur des fondements idéologiques communs, et n’est animée que par le désir de faire tomber le président Ouattara. La nouvelle coalition, assurent-ils, n’est pas un mariage d’amour, mais plutôt un mariage de raison et d’intérêts.