Une unité entière de 60 Casques bleus tanzaniens, anciennement basée dans l’ouest de la République centrafricaine (RCA), devrait être rapatriée en Tanzanie, suite à de graves allégations d’exploitation et d’abus sexuels, ont annoncé, vendredi 9 juin, les Nations unies dans un communiqué.
Cette décision a été prise par le Secrétariat général de l’ONU à New York, après consultation de la mission de maintien de la paix en RCA (MINUSCA), «après une enquête préliminaire qui a permis de révéler des preuves crédibles que 11 membres de l’unité se seraient livrés à des actes d’exploitation et d’abus sexuels sur quatre victimes», a déclaré Stéphane Dujarric le porte-parole de l’ONU, lors de son point de presse quotidien.
La MINUSCA a déployé sur le terrain une équipe d’intervention rapide «pour évaluer les allégations, identifier et écouter les victimes». L’enquête se poursuit encore pendant que les Casques bleus tanzaniens mis en cause sont confinés dans les casernes «afin de protéger les victimes et, bien sûr, l’intégrité de l’enquête», a détaillé Dujarric, précisant que «l’unité sera rapatriée dès que sa présence ne sera plus requise sur le théâtre des opérations par les enquêteurs».
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a affirmé que le rapatriement à venir «est une mesure robuste prise pour protéger les victimes et démontrer notre détermination à régler rapidement ces problèmes avec le pays contributeur de troupes».
Le gouvernement tanzanien, formellement notifié de la décision, a lui aussi déployé une équipe d’enquête nationale en RCA, «réaffirmant son engagement à la tolérance zéro pour l’exploitation et les abus sexuels». Il a pris note de «la gravité des allégations et s’est engagé à prendre les mesures nécessaires pour traiter ces questions», a souligné Stéphane Dujarric, assurant que l’ONU est déterminée à «mettre en œuvre énergiquement» la politique de tolérance zéro à tous les niveaux».