Le Ministre malien des Affaires étrangères a demandé, vendredi 16 juin, devant le Conseil de sécurité, le retrait «sans délai» du Mali, de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), justifiant cette demande par une crise de confiance entre Bamako et la Mission.
«Le réalisme impose de constater l’échec de la MINUSMA, dont le mandat n’est plus à la hauteur des défis sécuritaires du pays», a-t-il déclaré, ajoutant que cette Mission «semble être devenue une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité qui sont extrêmement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale».
Le Chef de la diplomatie malienne s’est exprimé après l’exposé du chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane, qui a pourtant défendu, devant le Conseil de sécurité, que sa Mission s’est employée à mettre en œuvre son mandat «de la manière la plus efficace qui soit», et ce «en dépit de l’environnement complexe dans lequel elle opère», y compris les restrictions à sa liberté de mouvement.
El-Ghassim Wane a, entre autres, salué «l’action stabilisatrice de la présence de la Mission dans les centres urbains et les efforts orientés vers la protection des populations civiles, l’aide multiforme apportée aux initiatives de l’Etat malien pour la restauration et l’extension de son autorité, les projets multiples conduits au profit de populations civiles tant dans le Centre que dans le Nord et la contribution au développement d’infrastructures» du pays.
Il a qualifié ces actions, de réponse «résolument multidimensionnelle» de la Mission pour prendre en charge les différentes facettes de la crise que traverse le Mali.
Réagissant à une question des journalistes sur la demande du ministre malien, après la réunion, Wane a affirmé que la Mission de l’ONU était mandatée par le Conseil de sécurité et que «nous sommes guidés par la décision que le Conseil pourrait prendre» au sujet d’un éventuel retrait.
Le Burkina Faso a «félicité» le Mali pour sa demande de retrait de la MINUSMA et ses 12.000 hommes (civils et militaires), et demandé au secrétaire général des Nations unies de «bien vouloir prendre les dispositions utiles pour le retrait des troupes burkinabè engagées au Mali» dans le cadre de cette Mission mise en place en 2013.