Depuis la prise du pouvoir par l’armée en 2013, les violences sexuelles commises par les forces de sécurité se sont accrues en Egypte, selon un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) publié ce mardi.
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) publie mardi un rapport accablant sur la situation en Egypte. Le pays connaît une vague de violences sexuelles commises par les forces de sécurité. Un moyen de répression utilisé par le régime d’Abd El-Fattah El-Sissi pour réduire la société civile au silence, selon l’ONG.
Le chef d’Etat égyptien s’était pourtant engagé à combattre les viols collectifs qui ont marqué les mobilisations de rue au cours des trois années qui ont suivi la révolution. Or loin de noter une amélioration, le rapport de la FIDH fait état d’une « aggravation du rôle direct des agents de l’État dans la perpétration de violences sexuelles. »
Des témoignages relatent « des viols, viols avec objet, de tests de virginité », d’attouchements sexuels, de chantage et de pratiques diffamatoires. « Les filles sont envoyées dans des cellules où elles se font humilier par des prostituées », témoigne un étudiant dans le rapport, sous couvert d’anonymat.
Les agressions se multiplient notamment lors d’opérations de contrôle effectuées par les forces de police ou des agents de Renseignement. Or depuis la prise du pouvoir par l’armée en juillet 2013, le périmètre s’est agrandit. Tout individu est susceptible d’être contrôlé à l’entrée des universités, du métro ou des hôpitaux. « L’agression sexuelle est quasi systématique en cas d’arrestation », soutient une responsable anonyme d’une ONG à la FIDH.
« Auparavant, les arrestations de rue concernaient essentiellement les hommes et les jeunes. Mais depuis le 3 juillet 2013, il est très visible qu’elles concernent aussi les enfants, les femmes, les jeunes filles et les personnes âgées des deux sexes. Et que les forces de sécurité ne perdent pas une occasion d’arrêter et de terroriser toutes les catégories de population », indique l’Observatoire Égyptien pour les Droits et les Libertés (EORF) cité dans le rapport.