Le trafic de drogue continue de prospérer au Sahel, grâce aux groupes armés non étatiques qui y sont très actifs, a affirmé l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans son rapport 2023 publié ce lundi 26 juin à Niamey, la capitale du Niger.
Selon le rapport de l’ONUDC, les quantités de cocaïne saisies au Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), ont bondi l’an dernier, passant de 13 kg par an entre 2015 et 2020 et 35 kg en 2021 à 863 kg en 2022.
Les plus grosses saisies ont été opérées au Burkina Faso (488 kg), au Mali (160 kg) et au Niger (215 kg), note le rapport, précisant que dans la plupart des pays du Sahel, le trafic de drogue est organisé «par des groupes criminels à but lucratif».
Ces groupes armés qui se sont greffés aux réseaux traditionnels des narcotrafiquants, s’autofinancent notamment par le biais du paiement de taxes et autres droits en échange d’une protection ou d’un passage sûr à travers les zones qu’ils contrôlent.
Le panel d’experts sur le Mali, cité dans le rapport, souligne que des groupes armés d’allégeances diverses ont été impliqués dans le transport de cargaisons de drogue, y compris de la cocaïne et de la résine de cannabis, illustrant que les marchés illicites leur offrent des ressources financières consistantes pour l’achat des armes et l’entretiens de leurs combattants.
Depuis des années le Mali, le Niger et le Burkina Faso, sont confrontés à des bandits armés ou des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
Selon une étude du Conseil de sécurité de l’ONU publiée le 10 juin dernier, le commerce illégal d’armes dans les pays du Sahel a de lourdes conséquences sur les conflits et la lutte contre le terrorisme ainsi que sur la sécurité et la stabilité dans la région.