L’Afrique du Sud ne fournit pas à des centaines de milliers de personnes âgées l’accès aux soins de base et aux services de soutien dont elles ont besoin, c’est la conclusion qui ressort d’un rapport publié mardi par Human Rights Watch (HRW).
Le document d’une soixantaine de pages, intitulé «’Ce gouvernement me délaisse aussi’ : L’Afrique du Sud aggrave l’héritage de l’apartheid pour les personnes âgées», décrit l’incapacité du gouvernement à appliquer efficacement la loi sur les personnes âgées adoptée durant l’époque post-apartheid.
Cette loi garantit les droits des personnes âgées, et prévoit pour elles des services de soins et de soutien communautaires et à domicile, explique l’ONG qui précise que de tels services leur permettraient de continuer à vivre chez elles, en bénéficiant du soutien auquel elles ont droit.
HRW insiste, suite à une enquête menée sur le terrain, sur le fait que le gouvernement sud-africain a négligé les droits des personnes âgées dont nombreuses font face à des risques pesant sur leur bien-être physique et leur sécurité, et éprouvent une détresse et angoisse profondes à l’idée d’être forcées de vivre dans une institution et d’y mourir.
Pour Noma Masiko-Mpaka, chercheuse sur l’Afrique du Sud à HRW, Pretoria «devrait agir rapidement pour s’assurer que la loi sur les personnes âgées ait un sens réel, au-delà des mots couchés sur le papier. Les personnes âgées ont le droit de vivre dans la dignité»
L’Afrique du Sud compte plus de cinq millions et demi de personnes âgées de 60 ans ou plus. Nombreuses d’entre elles ne disposent pas d’un soutien financier ou d’autre type, suffisant pour mener une vie digne, souligne l’ONG, ajoutant que le ministère du Développement social n’alloue pas suffisamment de ressources aux services de soins et de soutien communautaires et à domicile, ni aux organisations à but non lucratif chargées de fournir de tels services.
En vertu du droit national et international des droits humains, l’Afrique du Sud est tenue de veiller à ce que les personnes âgées, y compris celles à mobilité réduite et celles qui ont besoin d’aide pour leurs activités quotidiennes, puissent vivre de manière indépendante au sein de leur communauté, soutient l’ONG.