Hadja Rabiatou Serah Diallo (73 ans), grande figure du syndicalisme en Guinée et en Afrique de l’ouest de ces 30 dernières années, est décédée dans la nuit de mardi à mercredi 28 juin à Conakry, selon des sources familiales.
Ancienne présidente du Parlement de transition (CNT, Conseil national de transition) en Guinée et originaire du Fouta Djalon, elle est devenue Présidente du CES (Conseil économique et social, un organe consultatif) de 2010 à septembre 2021.
Veuve d’un ancien chef de Police devenu Gouverneur de région en Guinée, cette mère de six enfants a incarné sous différents régimes autoritaires dans son pays la bravoure et le sens de l’objectivité. Des postures qui ont marqué les esprits dans les années 2000 à la tête de la CNTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée, principale Centrale des fonctionnaires guinéens). Une Centrale à la tête de laquelle elle n’a jamais hésité à dénoncer les énormes injustices sociales dans son pays qualifié de «scandale géologique et de château d’eau de l’Afrique occidentale», au regard de ses énormes potentialités naturelles.
La CNTG a été sous la direction de Serah Diallo à l’initiative d’une retentissante grève générale en 2006 contre la dégradation des conditions de vie des populations, puis d’un mouvement social en 2007 visant la corruption des élites dirigeantes.
La dynamique Hadja Rabiatou Serah Diallo n’hésitait pas non plus à élever sa voix à l’échelle régionale et internationale dans diverses revendications syndicales. ENV Internationale, une organisation néerlandaise de travailleurs, l’a intronisée «Femme du monde» en 2006, pour la récompenser de ses efforts inlassables dans la sphère syndicale.