Un nouveau jour pointe à l’horizon depuis ce lundi 2 juillet autour de l’exploitation forestière au Kenya, la plus grande économie d’Afrique orientale avec la décision du Président William Ruto de lever officiellement l’interdiction autour cette exploitation de réserves naturelles.
«Nous ne pouvons pas avoir des arbres matures qui pourrissent dans les forêts alors que les habitants souffrent du manque de bois. C’est de la folie», a avancé comme arguments le Chef de l’exécutif kenyan pour justifier sa décision, expliquant que cette mesure a pour corollaires directs la «création d’emplois et le développement des secteurs de l’économie qui dépendent des produits forestiers».
Selon des précisions de la Présidence du Kenya, cette levée d’interdiction n’oblitère pas l’objectif national de «planter 15 milliards d’arbres au cours des 10 prochaines années».
En 2018, sous Uhuru Kenyatta, un moratoire avait été imposé par le Gouvernement dans les forêts publiques et communautaires pour éradiquer l’exploitation forestière illégale endémique et augmenter la couverture forestière du pays «à 10%».
Dans la foulée, l’exploitation forestière a contribué en 2022 de «1,6% à la formation du PIB du Kenya où les forêts recouvraient 8,8% du territoire», selon des chiffres officiels.
La décision disruptive prise ce 2 juillet par W. Ruto est vivement critiquée par des défenseurs de l’environnement. «La levée de l’interdiction anéantira tout notre dur labeur, car elle ouvrira les vannes à l’exploitation forestière commerciale et illégale, motivée uniquement par le profit», a déploré à titre d’exemple, l’ONG «Greenpeace Afrique».
«Depuis que le Gouvernement kenyan a imposé l’interdiction de l’exploitation forestière il y a six ans, des progrès significatifs ont été réalisés dans la protection des forêts et dans la lutte contre la crise climatique», défend-elle.