L’opposition sud-africaine a critiqué le week-end écoulé, un rapport exonérant le Président Cyril Ramaphosa des accusations criminelles portées contre lui au sujet de la dissimulation présumée d’un vol d’importantes sommes en devises perpétré en 2020 dans la ferme «Phala Phala», l’une de ses propriétés privées, dans la province du Limpopo.
En juin 2022, l’ancien directeur général de l’Agence de sécurité de l’État (SSA), Arthur Fraser a déposé une plainte pénale contre Ramaphosa, l’accusant d’avoir enfreint la loi sur la prévention du crime organisé, en ne signalant pas le vol de près de 600.000 dollars en devises étrangères dans sa ferme à gibier. Il l’a également accusé d’avoir organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu’ils gardent le silence.
Le président du principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA), John Steenhuisen a déclaré le samedi 1er juillet qu’un rapport présenté par la Médiatrice de la République, Kholeka Gcaleka, exonérant le Président, a visiblement mal interprété la loi. Il a rappelé également qu’au début de cette année, un panel parlementaire indépendant avait conclu que le chef de l’État assumait clairement une responsabilité dans ce scandale financier.
Pour sa part, le parti des Combattants de la liberté économique (EFF) a souligné dans un communiqué que Mme Gcaleka a avancé des arguments «faux et irrationnels» dans une tentative de blanchir Cyril Ramaphosa.
Le chef du Mouvement de transformation africaine (ATM), Vuyolwethu Zungula a affirmé de son côté, que son parti envisage de saisir la justice «dans le but d’examiner ce rapport du Protecteur du public et de le faire annuler».
Cette affaire a failli coûter à C. Ramaphosa son poste à la tête du pays, échappant de justesse à la destitution grâce à la mobilisation des députés de son parti l’ANC (Congrès National Africain), majoritaire au Parlement.