Les députés tchadiens ont validé une loi de finances rectificative qui porte les prévisions du déficit budgétaire du pays de 177 milliards de FCFA à 413 milliards de FCFA (environ 630 millions d’euros) cette année.
C’est un signal dont le Tchad se serait bien passé. Trois semaines à peine après avoir atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE, qui doit permettre au pays sahélien de bénéficier d’une annulation de sa dette extérieure à hauteur de 500 milliards de FCFA, le parlement tchadien vient d’amender la loi de finances 2015, entérinant l’explosion attendue du déficit public.
La loi de finances initiale, adoptée fin décembre 2014, tablait sur 1.500 milliards de FCFA de recettes, des dépenses de l’ordre de 1 700 milliards de FCFA et un déficit budgétaire d’environ 177 milliards de F CFA.
Le collectif budgétaire approuvé par les députés tchadiens prévoit un net recul des recettes, ramenées à 1.093 milliards de F CFA, et inclut une réduction modérée des dépenses abaissées à 1.506 milliards de F CFA, pour un déficit de 412,86 milliards de FCFA (630 millions d’euros). Le déficit 2015 du Tchad pourrait dépasser 5 % du PIB, son pire niveau depuis 2009.
Le nouveau budget approuvé par le parlement reflète en partie la dégradation du contexte économique dans la zone sahélienne, conséquence de l’insécurité entraînée par la percée du groupe terroriste Boko Haram. Il reflète surtout l’impact sur les finances du Tchad du recul des cours du pétrole, qui représentait début 2014 environ 2/3 du PIB et plus de 70 % des recettes de l’État.