De nouvelles révélations accablantes pour le président du Zimbabwe, Robert Mugabe. Des documents historiques, récemment déclassifiés, impliquent directement le chef de l’Etat zimbabwéen dans un massacre de plusieurs milliers de civils au début des années 1980. Il s’agit d’un massacre connu sous le nom de « Gukurahundi ».
Gukurahundi, c’est le massacre d’environ 20.000 personnes dans le sud du pays en janvier 1983. Le Zimbabwe est nouvellement indépendant et la population Ndebele est accusée par le gouvernement de soutenir une rébellion opposée au régime de Robert Mugabe. Une unité spéciale de l’armée, la 5e brigade, formée par la Corée du Nord, est envoyée pour mater la rébellion. S’en suivra le massacre de toute une population.
Il n’y a jamais eu d’enquête pour déterminer d’où est venu l’ordre et le président Mugabe a toujours nié avoir été au courant. Mais des documents récemment déclassifiés indiquent le contraire. Des câbles diplomatiques australiens ainsi que des rapports de services de renseignements révèlent que le massacre a été planifié par la Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe, pour se débarrasser de toute opposition politique. Ils indiquent aussi que Mugabe était non seulement au courant des exactions de cette brigade, mais que celle-ci agissait sous ses ordres.
Mugabe a toujours rejeté toute responsabilité, évoquant un moment de folie. En tout cas, aujourd’hui, ces nouvelles révélations viennent ternir un peu plus l’image du vieux dirigeant, dont le bilan en matière de droit de l’homme est déjà accablant.