Trois migrants camerounais seraient arrêtés en Tunisie après le meurtre d’un Tunisien qui a eu lieu lundi lors de heurts ayant opposé des Tunisiens et des migrants subsahariens dans la ville de Sfax, a annoncé ce mardi 4 juillet, le porte-parole du Parquet de cette deuxième grande ville du pays, Faouzi Masmoudi.
«Trois migrants soupçonnés d’implication dans ce meurtre et qui seraient de nationalité camerounaise, selon les informations préliminaires, ont été arrêtés», a-t-il déclaré.
La victime, un Tunisien d’une quarantaine d’années, aurait été mortellement poignardée. La justice tunisienne a ouvert lundi une enquête pour faire la lumière les causes et les circonstances de ce meurte.
Alors que la nouvelle sur sa mort a fait le tour des réseaux sociaux, des habitants de Sfax ont appelé à l’expulsion des migrants africains de leur ville. Une escalade de violence est redoutée dans cette partie du pays qui constitue le point de départ pour un grand nombre de migrants qui tentent de rejoindre illégalement l’Europe.
Selon certains observateurs, les violences dans cette ville se sont accrues après le discours raciste et haineux prononcé le 21 février par le président Kaïs Saïed, qui présentait l’immigration clandestine comme une menace pour son pays.
Suite à ce discours, et compte tenu des brutalités qui s’en étaient suivies, à l’encontre des migrants subsahariens, des pays comme la Côte d’Ivoire et le Mali avaient décidé de rapatrier leurs ressortissants. Certains résidents africains en situation régulière en Tunisie avaient également préféré regagné leurs pays d’origine.
Pour rappel, fin mai, un migrant béninois avait été mortellement poignardé par un groupe de jeunes tunisiens à Sfax.