Un tribunal libyen a condamné à de lourdes peines 37 personnes accusées de trafic d’êtres humains ayant causé la mort de migrants cherchant à traverser clandestinement la mer Méditerranée pour atteindre les côtes sud-européennes, a annoncé ce lundi 10 juillet dans un communiqué, le Bureau du Procureur général.
La Cour d’appel d’Al-Bayda, à 800 km à l’Est de Tripoli, a prononcé son verdict à l’encontre de «personnes appartenant à une bande criminelle ayant organisé le départ par la mer de migrants clandestins (…) à bord d’une embarcation vétuste, entraînant la mort de 11 d’entre eux», indique le communiqué.
Le bureau du Procureur a précisé que les 37 prévenus ont été jugées coupables, cinq ayant été condamnées à la réclusion à perpétuité, neuf à 15 ans de prison et les autres à un an d’emprisonnement.
En raison du chaos qui prévaut depuis 2011 en Libye, ce pays nord-africain est devenu un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à gagner l’Europe, majoritairement issus de pays d’Afrique subsaharienne.
Dans un rapport publié en mars 2023, la mission d’enquête de l’ONU sur la situation des droits humains en Libye a affirmé que des migrants piégés en Libye étaient réduits «à l’esclavage sexuel, un crime contre l’humanité».
En avril dernier, Abdoulaye Bathily, le chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul) a assuré que l’ONU poursuivrait son travail de médiation afin que toutes les conditions «politiques, légales et sécuritaires» soient remplies pour que les élections puissent se tenir cette année 2023 pour mettre fin à la crise institutionnelle et sécuritaire qui sévit en Libye.