L’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié ce lundi un rapport dans lequel elle révèle que l’oléoduc en cours de construction par le géant français de l’industrie des combustibles fossiles TotalEnergies en Afrique de l’Est, a dévasté les moyens de subsistance de milliers de personnes en Ouganda et aggravera la crise climatique mondiale.
L’organisation de défense des droits de l’homme souligne que le projet d’Oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (East Africa Crude Oil Pipeline, EACOP), s’il est achevé, comprendra, entre autres, des dizaines de plates-formes de forage et un oléoduc de 1 443 kilomètres reliant les champs pétrolifères de l’ouest de l’Ouganda au port de Tanga dans l’est de la Tanzanie.
«Le projet EACOP s’est avéré un désastre pour les dizaines de milliers de personnes ayant perdu un terrain qui fournissait de la nourriture à leurs familles et un revenu leur permettant d’envoyer leurs enfants à l’école, et qui ont reçu une indemnisation insuffisante de la part de TotalEnergies», a dénoncé Felix Horne, chercheur senior auprès de la division Environnement et droits humains à HRW, prévenant que le projet entraînera le déplacement de plus de 100.000 habitants de la région.
Les promesses faites par TotalEnergies, telle que la relocalisation conformément aux normes internationales et l’amélioration de la qualité de vie, n’ont pas été tenues ; et la situation serait plus difficile pour les familles déplacées, déplore l’ONG.
Le projet «EACOP est aussi une catastrophe pour la planète», a insisté Felix Horne. Des études montrent, selon l’ONG HRW, que la construction et l’exploitation d’EACOP présentent de graves risques pour l’environnement et le tracé de l’oléoduc traverse des écosystèmes sensibles et constitue une menace pour la biodiversité dont dépendent les communautés locales pour leur subsistance.