Plus de 10.800 personnes, issus d’une dizaine de villages du Sud-ouest du Niger, près du Burkina Faso, ont fui leurs domiciles depuis début juillet, par crainte des «violences d’hommes armés», ont rapporté ce mercredi des sources humanitaires et des autorités locales.
Selon les autorités du département de Say, 1.570 ménages totalisant plus de 10.800 personnes vivant dans neuf villages de la commune d’Ouro Gueladjo, «ont été forcées de fuir leurs maisons au cours de la semaine du 3 au 9 juillet».
«Ces personnes fuient les violences perpétrées par des éléments présumés de groupes armés non-étatiques présents dans la région de Tillabéri et dans la zone des trois frontières (Niger-Burkina-Mali)», précise un communiqué du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) à Niamey.
L’agence onusienne explique ces déplacements par «l’assassinat de deux villageois dans la nuit du 3 au 4 juillet, assorti d’un ultimatum de 72 heures» des groupes armés aux habitants pour vider leurs villages.
Le Niger est confronté à des groupes jihadistes, comme le nigérian Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) dans l’est, et d’autres groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) dans l’ouest.
Dans sa lutte contre les jihadistes, le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis, qui comptent des bases militaires stratégiques dans ce pays du Sahel.
Le Niger «sera le premier pays africain» à bénéficier d’une aide européenne afin de doter ses forces en «équipements à caractère létal, principalement des munitions sophistiquées pour hélicoptères de combats», a assuré la semaine écoulée, le chef de la Diplomatie européenne, Josep Borrell.