Le comité de défense des personnalités arrêtées dans le cadre de l’affaire dite du «complot contre la sûreté de l’Etat» en Tunisie, a annoncé jeudi dans un communiqué, la libération de deux opposants de premier plan à savoir : l’ancien ministre, Lazhar Akremi et Chaima Issa, membre de la principale coalition de l’opposition, le Front de salut national (FSN).
Les deux figures faisaient partie d’un groupe d’une vingtaine d’opposants et personnalités du monde des affaires arrêtés depuis février dernier.
Chaima Issa avait déjà bénéficié d’une remise en liberté le 23 juin, ordonnée par un juge d’instruction près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, mais elle était maintenue en détention suite à l’interjection d’appel de la décision par le Parquet.
Le comité de défense aurait également réclamé la libération d’autres opposants politiques, mais le juge de la Cour d’appel a rejeté sa demande. «Les demandes de libération de Jaouhar Ben Mbarek, Khayam Turki, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj, et Abdelhamid Jelassi, arrêtés dans le cadre de cette même affaire, ont été rejetées», précise le communiqué.
Rappelons que des dizaines de Tunisiens étaient rassemblés jeudi devant la Cour d’appel de Tunis, à l’appel du FSN pour exiger la libération d’opposants et de personnalités condamnés pour « complot contre la sureté de l’Etat , alors que ladite Cour était en plein examen de la demande présentée par le comité de défense.
Selon des témoignages, la manifestation a réuni des partisans de différentes formations politiques de l’opposition qui dénonce des arrestations motivées par des raisons politiques, d’autant que le président Kaïs Saïed avait qualifié les personnalités arrêtées de «terroristes».
Plusieurs observateurs locaux et internationaux accusent le chef de l’Etat, élu en 2019, d’avoir engagé son pays dans un virage autoritaire depuis juillet 2021, en s’arrogeant les pleins pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires.