Cinq organisations de la société civile au Sénégal ont appelé ce lundi dans un communiqué, la justice de Dakar à abandonner les poursuites judiciaires contre le leader du mouvement «Y en a marre», Aliou Sané.
Ces ONG se disent vivement préoccupés par l’appel interjeté par le Procureur de la République contre la décision de mise en liberté provisoire accordée à Sané, lequel appel devrait être examiné ce mardi 18 juillet par la Chambre d’accusation de Dakar.
Elles rappellent que Sané a été interpellé le lundi 29 mai dernier à la Cité Keur Gorgui à Dakar alors qu’il tentait de rejoindre d’autres personnalités politiques et de la société civile pour rendre visite au leader du parti PASTEF, Ousmane Sonko.
Placé en garde à vue et déféré au parquet, le coordonnateur de «Y en a marre» est poursuivi pour «actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou entraîner des troubles politiques graves et actions diverses», poursuivent-elles, ajoutant que Sané, inculpé par le juge d’instruction du deuxième cabinet, a obtenu une liberté provisoire après l’examen par le juge des éléments établissant le caractère infondé des charges, notamment des images de la vidéo de son arrestation.
Les cinq organisations : «la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme » (RADDHO), « la Ligue Sénégalaise des Droits Humains » (LSDH), le « Think Tank AfrikaJom Center », «l’Article 19/Afrique de l’Ouest » et « Amnesty International Sénégal» dénoncent le harcèlement judiciaire contre Aliou Sané, ainsi que les demandes d’ouverture d’informations judiciaires contre des personnes pour des délits qui auraient dû être jugés en flagrant délit.
Elles demandent l’abandon des poursuites judiciaires contre Sané, ainsi que toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression et leur droit de réunion pacifique ; des droits garantis par la Constitution et des traités régionaux et internationaux de droits humains dont l’Etat du Sénégal est partie.