L’ONG Amnesty International a dénoncé ce lundi dans un communiqué, l’accord Tunisie-Union Européenne «signé malgré des preuves de plus en plus nombreuses de graves violations des droits de l’Homme par les autorités» tunisiennes qui équivaut à son avis, à une «acceptation par l’UE d’un comportement de plus en plus répressif du Président et du Gouvernement tunisiens».
L’UE et la Tunisie ont signé dimanche 16 juillet à Tunis, un protocole d’accord pour un «partenariat stratégique» qui prévoit dans le volet de la migration, une aide européenne de 105 millions d’euros destinée à empêcher les départs de bateaux de migrants vers l’UE depuis les côtes tunisiennes et lutter contre les passeurs.
Il vise aussi à faciliter les retours dans leur pays d’origine, les Tunisiens qui sont en situation irrégulière dans l’UE, ainsi que les retours depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine de migrants d’Afrique subsaharienne.
La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a dit souhaiter que ce partenariat soit un modèle pour de futurs accords avec les pays de la région.
Jugeant l’UE «complice des souffrances qui en résulteront inévitablement», Amnesty International l’a accusée «de concentrer ses financements sur l’externalisation du contrôle des frontières plutôt que sur la garantie d’itinéraires sûrs et légaux».
Amnesty affirme que «les dirigeants de l’UE se lancent une fois de plus dans des politiques qui ont échoué, basées sur un mépris total des normes fondamentales des droits de l’Homme».
Ces dernières semaines, des centaines de migrants ont été arrêtés en Tunisie puis «déportés» par la police, selon les ONG, vers des zones désertiques et inhospitalières aux frontières avec l’Algérie et la Libye.