Les relations entre les deux principaux protagonistes du régime algérien ne cessent de se dégrader, le général Said Changriha supporte en effet de moins en moins le peu d’efficacité du président Tebboune qui, malgré sa récente visite d’Etat en Russie, n’a pas réussi à convaincre Vladimir Poutine d’inviter le chef du polisario au sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg.
Le général a été particulièrement frustré par l’absence de la rasd, la république séparatiste du Sahara soutenue par l’Algérie, mais non reconnue par l’ONU. Il comptait énormément sur la présence de cette entité fictive au sommet Russie-Afrique, d’autant que l’Algérie est un fervent allié de Moscou, le pays de Poutine lui fournit 10 milliards de dollars d’armements chaque année.
Avec le recul, et face à l’isolement continu du régime algérien au niveau international, le général Chengriha admet avoir lui-même commis des erreurs, en s’affichant constamment comme l’homme fort du pays, renvoyant de l’Algérie l’image d’un régime stalinien sclérosé, d’après des sources bien informées à Alger.
Politiquement plus lucide sur la situation interne toujours inquiétante, le général reproche également au président de sous-estimer la colère populaire qui couve depuis l’étouffement du Hirak. Le mouvement protestataire qui a ébranlé le pouvoir à El Mouradia, risque en effet de revenir dans les rues à la moindre chute des cours des hydrocarbures, dont la rente représente le véritable poumon qui maintient le régime en vie.
Finalement, près de quatre ans après avoir propulsé Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Algérie, le général Changriha, le véritable homme fort du pays, se rend tardivement compte qu’il a placé sa confiance dans un président verbeux, impopulaire et sans envergure internationale.