Les militaires qui ont pris le pouvoir ce mercredi 26 juillet au Niger par un coup d’Etat ont déploré la violation par l’Armée française de la mesure de fermeture des frontières aériennes instaurée le jour même.
«Malgré les dispositions du communiqué n°3 relatif à la fermeture des frontières aériennes et terrestres, il a été constaté que le partenaire français a passé outre en faisant atterrir un avion militaire de type A-401 à l’aéroport international de Niamey, ce matin à 6h30», indique le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) dans un communiqué lu à la télévision publique.
«Le CNSP appelle une fois pour toutes au respect strict des dispositions du communiqué n°3», souligne communiqué. Après la prise du pouvoir mercredi 26 juillet, le CNSP a décidé de la fermeture des frontières aériennes et terrestres «jusqu’au rétablissement de la situation».
Ce 27 juillet, Paris a condamné «fermement le coup de force contre les autorités civiles et démocratiques» du Niger et a appelé à la «libération du Président Mohamed Bazoum et de sa famille» séquestrés par les putschistes. L’armée nigérienne a accordé le même jour son soutien aux militaires putschistes qui séquestrent le Président Bazoum dans la Présidence à Niamey.
Plus vaste Etat d’Afrique de l’Ouest, le Niger a vécu en cette journée du 26 juillet, le sixième coup d’Etat opéré depuis le 18 août 2020 au Sahel, une région minée par l’instabilité, la précarité économique et les attaques jihadistes.
Deux renversements de pouvoir avaient eu lieu au Mali entre 2020 et 2021, un au Tchad en avril 2021 après la mort subite de l’ancien président Idriss Deby Itno, et deux putschs se sont produits au Burkina Faso entre janvier et septembre 2022.