La Cour constitutionnelle du Gabon a réservé une fin de non-recevoir au recours déposé par des acteurs de la société civile et des dirigeants de partis politiques de l’opposition sur la révision du code électoral effectuée récemment.
Par une décision arrêtée le 24 juillet, la Cour a déclaré que «la requête de madame Justine Lekogo, messieurs Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, Jean Valentin Leyama et autres, est irrecevable».
«La saisine aurait dû non seulement être accompagnée de la copie de ladite loi, au lieu de la copie d’un projet de la loi, dont la Cour constitutionnelle ne peut contrôler la conformité à la Constitution, mais également intervenir avant le 15 juillet 2023, date de promulgation de la loi querellée», a expliqué la Cour dans son verdict.
Les personnalités citées avaient saisi la Cour le 17 juillet dernier aux fins de voir déclarer «inconstitutionnelle» la loi N° 033/2023 du 15 juillet 2023 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi N° 07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques au Gabon.
Leurs revendications portaient, entre autres, sur la suppression des enveloppes accolées qui permettaient à l’électeur de garder le secret du vote, ainsi que la présence réduite des représentants des candidats dans les bureaux de vote, introduites dans la nouvelle mouture.
Le code électoral révisé prévoit désormais deux représentants pour le parti au pouvoir, deux pour l’opposition et un pour les candidats indépendants, alors qu’avant chaque candidat avait un représentant dans le bureau de vote.
Les plaignants estiment également inopportune la révision du code faite en moins de 45 jours des élections générales prévues le 26 août prochain.
Pour l’opposition et la société civile, tous ces ajustements ne sont que des moyens par lesquels le pouvoir veut favoriser la tricherie et garantir la victoire du président sortant Ali Bongo qui brigue un troisième mandat.