Quelques heures après l’inculpation de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, le ministre de l’Intérieur, Antoine Abdoulaye Félix Diome a annoncé lundi 31 juillet dans un communiqué, la dissolution de son parti, le PASTEF (Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité).
Le ministre Diome a justifié sa décision par les appels «fréquents» de l’opposant à des «mouvements insurrectionnels» qui ont fait selon lui de nombreux morts en mars 2021 et en juin 2023 et entraîné «des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés».
Ousmane Sonko, le plus farouche opposant au Président Macky Sall, a été inculpé et écroué ce 31 juillet pour diverses délits dont l’appel à l’insurrection.
Deux personnes ont été tuées ce 31 juillet dans la ville de Ziguinchor (dans le sud du Sénégal) lors de manifestations qui ont suivi son inculpation et son placement en détention, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
La «stabilité (du Sénégal) est désormais compromise, car le peuple n’acceptera jamais cette ultime forfaiture» du pouvoir contre «le favori» de la présidentielle 2024, affirme le parti de Sonko dans un communiqué.
Il a dénoncé un emprisonnement «sous des motifs fallacieux» et dit attendre une «notification» de la dissolution «anti-démocratique» pour l’attaquer par des «voies légales».
Les autorités sénégalaises ont par ailleurs coupé lundi temporairement l’accès à internet sur les téléphones mobiles, en mettant en avant la «diffusion de messages haineux et subversifs» sur les réseaux sociaux, après les appels à manifester contre l’arrestation d’Ousmane Sonko, une décision que plusieurs organisations de la Société civile ont immédiatement dénoncée vigoureusement.