Après le Tchad, une délégation officielle de la CEDEAO conduite par le Nigeria va tenter de ramener à la raison l’officier Tiani et ses proches collaborateurs qui ont opéré il y a une semaine jour pour jour un coup d’Etat au Niger, en retenant depuis cette date le Président Bazoum au Palais présidentiel.
La délégation de la CEDEAO est conduite par l’ex-officier et Président intérimaire du Nigeria, Abdulsalami Abubakar et est attendue ce mercredi 2 aout à Niamey, où elle a pour mission de tenter une médiation de dernière chance entre les camps Tiani et Bazoum.
Au sortir de sa mission de bons offices le 30 juillet dernier à Niamey, le Président tchadien, Mahamat Deby Itno du Tchad s’était montré optimiste à demi-mot autour de l’issue de l’actuelle crise nigérienne, sans avancer d’amples commentaires.
Le déplacement de la délégation de la CEDEAO au Niger intervient au moment où les Chefs d’état-major des Armées ouest-africaines enclenchent une réunion décisive à Abuja (Nigeria) du 2 au 4 août, dans l’optique de planifier une intervention militaire au Niger pour rétablir le président déchu, Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Une option militaire rejetée et critiquée au vitriol par les pouvoirs exécutifs d’Etats ouest-africains comme le Mali, le Burkina Faso et la Guinée.
Ces trois pays menacent de quitter la CEDEAO si jamais l’organisation sous-régionale, du haut de ses 48 ans, met à exécution sa menace d’intervenir militairement au Niger pour rétablir le Président Bazoum.
Ces intenses activités diplomatiques au sein de la CEDEAO se tiennent au moment où plusieurs Etats d’Europe centrale comme la France, l’Italie et l’Allemagne encouragent l’évacuation volontaire de leurs ressortissants civils, en allant au-delà d’éventuelles nouvelles tensions politiques au Niger.
Bien qu’en étant retenu par les putschistes, Mohamed Bazoum continue de converser avec plusieurs chancelleries occidentales comme celle des USA qui croit toujours en une issue heureuse et apaisée du différend opposant le dirigeant Bazoum et les officiers supérieurs des Armées du Niger.
Le Mouvement nigérien M62, à l’initiative d’une manifestation pro-putschistes, a dénoncé mardi 1er aout l’évacuation organisée par la France, souhaitant «la suspension de certains de ses médias et appelant à un rassemblement pacifique chaque jour près de l’aéroport, jusqu’au départ définitif des forces étrangères» présentes dans le pays.
Plus vaste Etat d’Afrique de l’ouest, le Niger demeure fragile sur le plan économique en dépit de ses diverses richesses minières et d’une croissance 2023 projetée à près de 7% par les autorités nigériennes.