Un tribunal sud-africain a décidé ce 3 aout d’exécuter immédiatement l’annulation des poursuites privées engagées à l’encontre du procureur Billy Downer et une journaliste d’investigation, dans l’affaire de corruption contre l’ancien Président Jacob Zuma.
L’équipe judiciaire de J. Zuma avait introduit un recours contre B. Downer en l’accusant d’avoir violé le secret professionnel en divulguant ses dossiers médicaux confidentiels à la journaliste Karyn Maughan. Mais la Haute cour de Pietermaritzburg (545 km de Pretoria) a décidé en juin dernier de rejeter ce recours.
Downer et Maughan ont, par la suite, approché le tribunal pour demander que sa décision soit immédiatement exécutée, malgré le dépôt par Zuma d’un avis d’intention de demander l’autorisation de faire appel contre elle. Les juges ont accepté cette requête, estimant que leur décision «visait à mettre fin aux abus inhérents aux poursuites privées qui pourraient se poursuivre si l’ordre d’exécution n’est pas accordé».
Poursuivi pour des accusations liées à un marché d’armes conclu en 1999 avec la société française d’armement «Thales», J. Zuma a vu son procès reporté à plusieurs reprises devant la Haute Cour de Pietermaritzburg.
En mai 2022, l’équipe de défense de J. Zuma a soumis un plaidoyer spécial pour récuser B. Downer en vertu de la loi sur la procédure pénale, estimant qu’il était «partial» et inhabilité pour statuer sur son cas.
L’ancien Président fait face à 16 chefs d’accusation de fraude, de corruption et de racket concernant un contrat d’achat d’avions de chasse, de patrouilleurs et de matériel militaire de 4,2 milliards d’euros.
Le fabricant d’armes Thales a également été inculpé après des allégations de paiement d’un pot-de-vin de 4 millions de rands (plus de 240.000 dollars) à Zuma.