La France a annoncé, dimanche dans un bref communiqué du Quai d’Orsay, la suspension, «jusqu’à nouvel ordre», de toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire en faveur du Burkina Faso.
Les projets en cours de l’aide française au développement en faveur du Burkina représentent 482 millions d’euros, tandis que l’aide budgétaire programmée en 2022 s’élève à 13 millions d’euros, a rappelé la diplomatie française.
Si les relations entre la France et le Burkina se sont dégradées depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, après avoir renversé le régime en place en septembre 2022, l’annonce de la suspension de l’aide française intervient dans un contexte particulier où le Niger a connu un putsch militaire le 26 juillet dernier. La junte au pouvoir à Niamey bénéficie d’un soutien ouvertement affiché du Mali et du Burkina devant les sanctions brandies par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Une des mesures de l’organisation sous-régionale était une intervention militaire, si la junte ne rétablissait pas l’ordre constitutionnel dans un délai d’une semaine qui a expiré ce dimanche 6 août à minuit.
Le Mali et le Burkina Faso, deux pays dirigés également par des militaires, ont indiqué qu’ils interviendront aux côtés du Niger en cas d’attaque, et ont refusé d’appliquer les sanctions de la CEDEAO qu’elles ont qualifiées d’«illégales, illégitimes et inhumaines».
Les nouvelles autorités de Niamey ont pris la décision de fermer l’espace aérien nigérien, affirmant disposer d’informations selon lesquelles la CEDEAO et une puissance étrangère en l’occurrence la France, se prépareraient pour mener une intervention militaire au Niger.
L’initiative de déloger par la force les militaires afin de libérer le président déchu Mohamed Bazoum et le rétablir dans ses fonctions, divise les pays membres de la CEDEAO, dont certains militent fermement pour les négociations. La France qui a de gros intérêts au Niger notamment l’exploitation de l’Uranium et la sécurité au Sahel, soutient ouvertement l’organisation ouest-africaine dans ses efforts de restaurer l’ordre constitutionnel quitte à faire usage de la force.