Dix corps de migrants, «apparemment des ressortissants d’Afrique subsaharienne», ont été découverts sur une plage au nord de la ville de tunisienne de Sfax, a annoncé ce dimanche la Garde nationale dans un communiqué.
Le Tribunal de Sfax a été informé de la découverte de «huit cadavres, apparemment tous des Africains subsahariens mais des analyses et prélèvements sont en cours pour les identifier», a précisé son porte-parole, Faouzi Masmoudi.
Du 1er janvier au 20 juillet, 901 corps de migrants morts noyés au large des côtes tunisiennes ont été repêchés. Sur la même période, 34.290 autres migrants ont été secourus ou interceptés apr les autorités maritimes de la Tunisie.
Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), depuis le début de l’année, un record de près de 90.000 migrants sont arrivés en Italie, dont les côtes les plus proches sont situées à moins de 150 km de la Tunisie.
A la suite d’affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet dernier, des centaines de migrants africains ont été chassés de la ville de Sfax (centre-est), principal point de départ pour l’immigration clandestine vers l’Europe, avant d’être transférés vers des zones inhospitalières près de la Libye, à l’Est, et de l’Algérie, à l’Ouest.
Dans un rapport publié le 19 juillet, l’ONG Human Rights Watch, indique que les forces de sécurité tunisiennes ont commis «de graves abus» ces derniers mois contre les migrants africains noirs, qui devraient inciter l’Union européenne à «cesser son soutien» à ce pays en matière de lutte contre l’immigration illégale.
L’UE et la Tunisie ont conclu récemment «un partenariat stratégique» qui prévoit l’octroi par Bruxelles de 105 millions d’euros à Tunis sous forme d’équipements et pour financer un «retour volontaire» de 6.000 Subsahariens vers leur pays d’origine.