L’intersyndicale des magistrats au Burkina Faso a mis fin lundi 7 août, à son mot d’ordre de grève relatif à l’affaire dite «la guérisseuse traditionnelle de komsilga», dans laquelle les magistrats ont dénoncé une «immixtion de l’exécutif dans une affaire judiciaire en cours».
«Au regard de certaines initiatives en cours dans l’optique de réaffirmer le sacro-saint principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire, l’intersyndicale invite l’ensemble des magistrats à procéder à la suspension de l’arrêt des activités juridictionnelles», indique son communiqué.
L’intersyndicale a invité ses membres «à reprendre les activités juridictionnelles dès ce mardi 08 août 2023», soit une dizaine de jours après le début de la grève entamée le 29 juillet dernier. Toutefois, le communiqué demande aux magistrats de «rester mobilisés pour la suite du mouvement qui demeure subordonnée aux résultats des initiatives en cours».
Pour rappel, les magistrats burkinabè avaient cessé le travail pour protester contre la soustraction d’une détenue, Amsétou Nikiéma, par des militaires, alors que cette guérisseuse était sous mandat de dépôt pour des faits de torture, de coups et blessures et de séquestration d’une personne âgée.
Dénonçant une immixtion des autorités de la Transition dans une procédure judiciaire, les magistrats exigeaient la réintégration en prison de la concernée. Outre les magistrats, des organisations de défense des droits de l’homme ont également accusé les militaires d’ingérence.
Dans un communiqué, le gouvernement a rassuré que «toutes les dispositions sont prises pour réserver le meilleur traitement à ce dossier dans le strict respect des principes de l’Etat de droit, de tolérance zéro à l’impunité, de préservation de la paix sociale et de la sécurité».