Le président gambien Yaya Jammeh a dénoncé les récentes résolutions des pays de l’Union européenne (UE) dans leur lutte contre l’immigration clandestine, et se dit prêt à riposter pour défendre ses compatriotes gambiens, voire les citoyens africains dans leur ensemble.
«Nous allons riposter contre le massacre annoncé de Gambiens en Méditerranée. On ne va pas tolérer ce non-sens parce que les Européens ont la possibilité de détecter les embarcations, de les arrêter et d’identifier les passagers. Si l’Union européenne passe à l’acte et tue un Gambien, Bilahi, walahi, talahi, je vais riposter».
Pour le président Jammeh qui menace aussi de faire sortir la Gambie de l’Union Africaine (UA) si celle-ci ne réagit pas, il n’est pas tolérable que l’UE lutte contre les vagues d’immigration clandestine en bombardant les côtes pour détruire les embarcations.
«Si l’UA ne défend pas l’Afrique, la Gambie n’en fera plus partie», a-t-il affirmé. L’Organisation de l’unité africaine (OUA) qui a donné naissance à l’Union africaine (UA) a libéré l’Afrique et «si l’UA veut nous vendre pour nous ramener à l’ère coloniale et à l’esclavage, nous allons la démonter et la briser en morceaux», a-t-il martelé.
«Les Européens ne peuvent pas se comporter comme les Américains qui envoient des drones pour bombarder des innocents. Si vous bombardez la côte gambienne, c’est une déclaration de guerre. Si vous coulez des bateaux africains, c’est une déclaration de guerre. Essayez et vous verrez…!», a-t-il déclaré sur un ton menaçant.
Le président gambien associe «la peur de l’Occident» qu’éprouvent ses collègues africains à la crainte de perdre l’aide au développement qu’ils en reçoivent.
Les occidentaux que Jammeh soupçonnaient d’être impliqués dans le putsch avorté dans son pays, il y a quelques mois, sont mis à nouveau en garde. «A partir de maintenant, a-t-il promis, ce sera une réponse du tic au tac entre mon gouvernement et les Européens.»