Le Maroc et la France ont paraphé, jeudi à Paris, plusieurs accords de coopération, scellant la réconciliation entre les deux pays après une brouille diplomatique de plusieurs mois qui avait affecté des relations bilatérales traditionnellement intenses et qualifiées d’exceptionnelles de part et d’autre.
Une délégation de plusieurs ministres dirigée par le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane a été reçue jeudi à Matignon pour signer différents accords de coopération, notamment dans les domaines économique et sécuritaire entre les deux pays. Au total 14 partenariats ont été signés lors de la journée de jeudi. Une ligne de crédit de 25 millions d’euros a également été conclue afin de renforcer la coopération franco-marocaine en Afrique.
D’autre part et à l’heure où les deux pays sont confrontés à des cas de ressortissants partant rejoindre les rangs de l’organisation de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie, la France et le Maroc ont décidé de renforcer leur coopération au niveau sécuritaire.
Grâce à son positionnement géographique stratégique et à ses méthodes de remontée de l’information, le Maroc fournit un nombre important de renseignements à ses alliés, notamment européens avec lesquels il entretient de bons rapports diplomatiques. La France avait donc tout intérêt à renouer contact avec son allié du sud.
Inversement, le Maroc entretient depuis plusieurs décennies des rapports économiques très forts avec la France, qui est l’un de ses principaux partenaires commerciaux. Côté politique internationale, le Maroc bénéficie également d’un soutien de taille de la part de la France. Il était donc essentiel pour le royaume de réenclencher le processus de normalisation diplomatique avec son principal allié.
Entamé depuis le début de l’année en cours, le rapprochement franco-marocain suscite toutefois l’inquiétude de certains pays de la région, à l’exemple de l’Algérie dont le soutien au mouvement armé du Polisario dans l’affaire du Sahara occidental, maintient une vive tension avec le Maroc.