Le conseiller politique du chef du Mouvement tunisien Ennahdha, Riadh Chaibi a annoncé, lundi 21 août, qu’une unité de sécurité a arrêté le directeur du bureau de presse et membre du Bureau exécutif du mouvement, Abdelfattah Toughouti.
«C’est une unité de la Garde nationale de la caserne de Laouina, dans la capitale, Tunis, qui a procédé à l’arrestation de Taghouti», a détaillé Chaibi, précisant que «les raisons de l’arrestation ne sont pas encore claires, mais il semble que l’affaire soit en rapport avec un précédent mandat s’inscrivant dans le cadre d’une affaire antérieure pour laquelle Taghouti avait été arrêté, puis relâché».
Ce dernier avait été arrêté le 14 mars 2023 dans le cadre de l’affaire dite du «complot contre la sécurité de l’État», avant que le juge d’instruction ne décide de le remettre en liberté, dix jours après son interpellation.
Les autorités tunisiennes ont procédé, depuis le 11 février 2023, à plusieurs arrestations de dirigeants et de militants de l’opposition. Le 25 juillet dernier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, réclamant la libération de plus de 20 opposants et personnalités emprisonnés depuis février.
Depuis deux ans, l’opposition organise régulièrement des manifestations contre la «politique répressive et la dérive autoritaire» du Président tunisien Kais Saied, depuis ce qu’elle qualifie de «coup d’Etat» du 25 juillet 2021, quand il a gelé le Parlement et limogé son Premier ministre.
La crise politique déclenchée par le coup de force de Saied, au départ soutenu par de nombreux Tunisiens, inquiète des ONG tunisiennes et internationales qui déplorent une régression des libertés. Plusieurs journalistes et magistrats font également l’objet en ce moment de poursuites judiciaires.