Une coalition de partis égyptiens de l’opposition libérale a dénoncé ce lundi 28 août, la détention «politique» d’Hicham Kassem, l’un de ses dirigeants, poursuivi pour «diffamation» par un ancien ministre et pour «outrage» à des policiers.
Pour Gameela Ismaïl, cheffe du parti Doustour, membre de la coalition « Courant libre », «Hisham Kassem dérangeait le régime depuis longtemps car il dénonçait notamment le rôle de l’Armée dans l’économie» égyptienne qui en chute libre depuis des mois.
Kassem, figure du journalisme indépendant et de la défense des droits humains, a été convoqué par la justice le 20 août. D’abord entendu comme témoin après une plainte pour «diffamation», il a été «surpris de voir que des accusations étaient retenues contre lui», a expliqué l’un de ses avocats, Me Mohamed Abou Elainain, lors d’une conférence de presse.
Ses défenseurs tentent «depuis quatre jours d’obtenir des copies ou au moins de voir le dossier» avant son audience du 2 septembre, a-t-il ajouté, alors que de nouvelles charges pour «outrage» contre des policiers ont été retenues lors de son placement en détention provisoire.
Le Courant libre a évoqué la possibilité de boycotter, si Kassem était maintenu en détention, la présidentielle prévue au printemps 2024 et le «dialogue national» lancé il y a plusieurs mois.
Ismaïl a en outre réclamé «la libération de tous les détenus politiques d’Egypte», 135e pays sur 140 au classement mondial de l’Etat de droit du World Justice Project.
Elu en 2014, puis réélu en 2018, le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de l’Homme d’avoir instauré un régime ultra-répressif.