L’armée malgache tente de rabaisser la tension qui prévaut dans le pays sur fonds de destitution du président, Hery Rajaonarimampianina.
Dans l’attente du verdict de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) sur cette destitution, l’armée a appelé les différents acteurs de la société civile au calme en leur demandant s’assumer leurs responsabilités dans cette phase transitoire très sensible.
En fin de semaine, le ministre de la Défense nationale, le Général Dominique Rakotozafy a affiché clairement la neutralité de l’armée qui a choisi de se conformer à la Constitution et de se soumettre, par conséquent, à la décision de la HCC.
Tenant aux valeurs républicaines et aux principes démocratiques, l’armée refuse tout «changement anticonstitutionnel de régime», tout en réclamant le respect de la Constitution en vigueur, pour éviter au pays une nouvelle crise politique et sociale.
La neutralité de l’armée est confirmée par le général Paza, secrétaire d’Etat à la gendarmerie qui annonce, désormais, la non-ingérence de l’armée dans les affaires politiques. «Des fois, on utilise les militaires pour accéder au pouvoir. Mais après, on oublie toujours les militaires. On les fout même en taule. On ne veut plus de ça. Nous sommes là pour garantir la neutralité de l’armée», a-t-il martelé.
Ainsi, les forces armées et la police nationale sont appelées, selon le ministre, à «assurer la sécurité tout en respectant les lois, les règlementations et la discipline en vigueur».
D’adressant aux politiciens, Rakotozafy les a exhorté de faire preuve de sagesse afin de «ne pas inciter les forces de l’ordre à aller au-delà de la discipline ou (…) inciter les citoyens malgaches à une confrontation interne.»
Quant aux citoyens malgaches, ils devraient rester «sereins et continuer leurs activités quotidiennes, en attendant la sortie de la décision de la Haute cour constitutionnelle».
La HCC devrait se prononcer à la mi-juin sur la légitimité de la destitution du président initiée par des députés de l’Assemblée nationale. Rajaonarimampianina est accusé, officiellement, d’avoir violé la constitution du pays à de multiples reprises.