Les 28 martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso, qui a forcé la démission du président contesté, Blaise Compaoré, ont été élevés au rang de «héros nationaux».
«Nous sommes venus de partout, pour célébrer et perpétuer votre mémoire», a déclaré le président burkinabè de la transition, Michel Kafando, avant de décorer à titre posthume lesdits martyrs.
Le chef de l’Etat a par la suite procédé à la pose de la première «pierre sur laquelle s’élèvera la stèle qui perpétuera, pour toujours» les noms et l’héroïsme des 28 martyrs.
Cette cérémonie fortement significative a eu lieu samedi 30 mai, dans le cadre d’une «Journée nationale d’hommage» décrétée en l’honneur des 28 victimes du soulèvement populaire d’octobre dernier.
Autorités, organisations et simples citoyens ont pris part à cette cérémonie qui a pour objectifs, selon Michel Kafando, d’«immortaliser à jamais les martyrs».
«Nous gardons à jamais leur sang qui a coulé contre un bricolage constitutionnel» que voulait l’ex-président Compaoré pour briguer un autre mandat après 27 ans de règne, a déclaré le représentant des victimes Bambou Bamouni.
Bambou Bamouni a saisi aussi l’occasion pour réclamer une énième fois, que justice soit rendue aux victimes de l’insurrection populaire. «Justice pour apaiser les cœurs, justice pour donner l’exemple, justice pour appliquer la loi», a-t-il martelé. Il a rappelé également la justice réclamée par les blessés lors de ces mêmes journées des manifestations de contestation. Ils seraient autour de 650 personnes à l’échelle nationale.
Les familles des victimes pour leur part, demandent que l’hommage du jour rendu aux martyrs, soit reproduit au niveau des représentations diplomatiques du Burkina Faso à l’étranger, sans oublier l’affichage de leurs photos à l’Assemblée nationale.
Pour Michel Kafando, l’engagement est pris du moins «d’instituer une Journée du Souvenir» qui «sera désormais annuellement consacrée», et de poursuivre les efforts pour faire toute la lumière sur les événements des 30 et 31 octobre, afin que justice soit rendue aux victimes».