Quarante-huit heures après le renversement du régime d’Ali Bongo au Gabon, les interprétations et analyses autour de ce fait politique se poursuivent en Afrique et particulièrement au Togo, où une partie de l’opposition dresse des similitudes entre le régime des Bongo et celui des Gnassingbé.
Leader de la DMP (Dynamique du peuple), une coalition regroupant divers partis et associations depuis février 2020, l’ex-ministre togolaise, Kafui Adjamagbo-Johnson estime, que le «Togo et le Gabon sont deux pays aux réalités politiques similaires, avec des familles qui ont trop duré au pouvoir».
La famille Bongo a passé 55 ans à la tête du Gabon (1967-2023, avec une petite transition en 2009), alors que depuis avril 1967, le Togo n’a pas connu de Président autre qu’un de la famille Gnassingbé.
La principale leçon que les Togolais qui militent en faveur de la première alternance démocratique dans leur pays doivent tirer du putsch du 30 août au Gabon, «c’est qu’ils ne doivent pas se lasser d’aller aux élections, malgré les tricheries électorales cycliques. C’est la participation des Gabonais aux élections le 26 août qui a provoqué l’intervention des soldats du 30 août», a expliqué Adjamagbo-Johnson ce vendredi 1er septembre.
«Personne, en tant que démocrate, ne peut faire l’apologie des putschs, mais la fraude électorale peut y déboucher», a encore souligné Adjamagbo-Johnson, leader du parti CDPA (Convention démocratique des peuples africains).
Cette enseignante-chercheuse compte peser de tout son poids par l’entremise de la DMP pour «l’organisation inclusive, libre et sincère» des prochaines élections au Togo.
Le Gouvernement togolais a annoncé l’organisation des premières élections régionales de l’ère démocratique du pays pour parachever sa décentralisation et des législatives, avant la fin de l’année 2023.
La Commission électorale (CENI) travaille depuis plusieurs mois sur ces deux scrutins, mais aucune date n’a encore été fixée pour leur tenue.