La Coalition pour la justice budgétaire (BJC), une organisation non gouvernementale sud-africaine, a estimé ce jeudi 7 septembre que les coupes budgétaires décidées fin août 2023 par le gouvernement de Pretoria «auront des effets néfastes à long terme sur l’économie et la réalisation progressive des droits socio-économiques protégés par la Constitution».
Le Trésor national a adressé, fin août, une communication aux ministères et aux Gouvernements locaux leur demandant de mettre en œuvre des mesures d’austérité dans le cadre de sa politique de restructuration budgétaire.
«Nous prévenons que ces coupes budgétaires auront des effets néfastes à long terme sur l’économie et la réalisation progressive des droits socio-économiques protégés par la Constitution», souligne la Coalition dans un communiqué, affirmant que ces mesures soudaines et immédiates ne feront qu’élargir d’avantage, l’écart entre les pauvres et les riches et aggraveront le seuil de pauvreté dans le pays.
L’Afrique du Sud a vu son rythme de croissance économique chuter depuis plusieurs années, en raison notamment de la grave crise énergétique consécutive à l’incapacité de l’entreprise nationale de l’électricité Eskom à répondre à la demande, avec ses centrales à charbon vieillissantes et de nouvelles capacités de production inadéquates. Cette crise ne cesse de s’aggraver depuis début 2022, avec des délestages programmés qui durent parfois jusqu’à 12 heures par jour.
L’économie sud-africaine a évité de justesse la récession au cours du premier trimestre de cette année. Le Produit intérieur brut (PIB) n’avait augmenté que de 0,4% durant cette période, après une baisse révisée à la hausse de 1,1% au cours des trois derniers mois de 2022.
Cependant, la croissance de l’économie sud-africaine a atteint 0,6% au deuxième trimestre 2023, contre 0,4% durant le trimestre précédent, selon des données publiées ce mardi 5 septembre par l’Agence nationale de statistiques (Stats SA).