L’ONG Human Rights Watch (HRW) s’est félicitée, vendredi 8 septembre, de la récente inculpation, par la Cour pénale spéciale (CPS), d’Abdoulaye Hissène, chef du groupe armé « Front populaire pour la renaissance de la République centrafricaine » (FPRC), pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en 2017.
L’ONG affirme qu’Hissène serait détenu dans une base militaire qui sert aussi de centre de détention pour les prisonniers de haut rang. Le 7 septembre, il a comparu devant la CPS, un tribunal basé à Bangui créé pour juger les graves crimes commis dans le pays et composé de juges et de procureurs internationaux et nationaux.
Hissène a été commandant au sein de la coalition Seleka à ses débuts et a occupé des fonctions de ministre en 2013. Plus tard, il a été l’un des leaders d’un groupe dissident dirigé par Noureddine Adam, un fugitif soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, par la Cour pénale internationale (CPI), rappelle HRW, précisant que les combattants d’Hissène ont été impliqués dans des violences commises à Bangui en 2015.
L’ONG dit avoir documenté le meurtre de centaines de personnes et la destruction de milliers de maisons par ces combattants au nord de la capitale de 2014 à 2017.
Hissène avait été arrêté une première fois en 2016, mais ses hommes l’avaient fait évader de sa prison à Bangui après seulement quelques heures de détention, rappelle l’ONG.
En août 2016, il était à la tête d’un convoi lourdement armé qui a quitté Bangui en engageant plusieurs échanges de tirs avec les Casques bleus onusiens. En 2018, un tribunal pénal à Bangui l’a jugé par contumace et l’a condamné pour plusieurs chefs d’accusation.
En 2020, Abdoulaye Hissène a rompu avec les autres groupes de la Seleka et a refusé de soutenir une nouvelle coalition rebelle, ce qui lui a valu les bonnes grâces de l’actuel gouvernement, poursuit l’ONG.
«Abdoulaye Hissène se sentait protégé et vivait à Bangui, sans crainte. Son arrestation est un avertissement à d’autres individus impliqués dans de graves crimes et dans des positions de pouvoir, que le régime d’impunité dans le pays est peut-être en train de vaciller», conclut le communiqué de HRW.