Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Soudan, Volker Perthes présenté ce mercredi au Conseil de sécurité le dernier rapport du SG de l’ONU sur la situation au Soudan, et mis en garde contre un risque de fragmentation de ce pays et appelé à mettre fin au conflit «avant qu’il ne se transforme en véritable guerre civile».
Le Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS) a indiqué que de violents combats se poursuivent dans la capitale soudanaise, pour l’essentiel autour d’installations stratégiques et dans des quartiers où les Forces armées soudanaises tentent de déloger les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Le conflit militaire opposant l’armée nationale aux FSR, a déjà fait au moins 5.000 morts et plus de 12.000 blessés, les chiffres réels étant «probablement plus élevés», selon le responsable onusien.
Il a en outre fait état d’une aggravation des violences au Darfour, notamment d’un ciblage ethnique contre la population civile de Geneina, mais aussi dans l’ouest du pays, où la mobilisation transfrontalière des tribus arabes alimente le conflit, et dans le Kordofan méridional et le Nil Bleu, théâtres de déplacements massifs en raison des combats entre les Forces armées soudanaises et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (MPLS-N).
Alors que la guerre qui a éclaté le 15 avril dernier entre dans son sixième mois et qu’aucun des deux camps n’a l’avantage à ce stade, Perthes a souligné que les Nations Unies et leurs partenaires internationaux continuent d’exercer des pressions sur les deux parties en vue d’instaurer un cessez-le-feu.
Il a insisté sur la nécessité de coordonner les efforts des acteurs régionaux et internationaux, d’arrêter l’acheminement d’armes au Soudan et de tenir les parties belligérantes pour responsables de leurs actes.
Perthes aurait conclu son intervention en annonçant qu’il s’agissait de sa dernière prise de parole devant le Conseil en sa qualité de Représentant spécial, fonction qu’il exerce depuis plus de deux ans et demi, indiquant avoir demandé au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de le relever de ce poste.