Le principal parti de l’opposition en Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA) a plaidé ce mercredi 19 septembre, pour la création d’un organisme anti-corruption indépendant de l’Autorité nationale des poursuites (NPA).
Lors d’une séance des questions orales au Parlement, la députée de la DA, Glynnis Breytenbach, a déclaré que l’Afrique du Sud avait «appris une leçon très coûteuse» sur l’indépendance de la NPA par rapport au Gouvernement durant la dernière décennie qui a été marquée par une corruption généralisée à cause de la «capture de l’Etat».
Mme Breytenbach a indiqué que les institutions de l’Etat ont été fragilisées et disloquées pendant de longues années, afin de faciliter le détournement des fonds du contribuable au profit de certains responsables et des acteurs du secteur privé.
Elle a estimé que l’agence anti-corruption devrait être complètement indépendante afin de garantir une mise en œuvre effective des enquêtes et des poursuites contre les responsables impliqués dans des affaires de corruption.
Dans un rapport de 5.000 pages, la Commission judiciaire d’enquête sur la capture d’Etat a révélé en 2022 comment presque tous les bras de l’Etat ont été étouffés et laissés en faillite par des dirigeants du Congrès National Africain (ANC), le parti politique qui gouverne le pays depuis la fin du régime de la minorité blanche «Apartheid» en avril 1994.
Le rapport souligne ainsi que la corruption était devenue systémique dans toutes les Administrations de l’Etat et impliquait de hauts responsables de l’ANC, dont l’ex-Président, Jacob Zuma qui a brillé par son implication avérée dans plusieurs scandales financiers et de corruption.
Jacob Zuma avait été condamné en juin 2021 pour avoir obstinément refusé de répondre à une Commission enquêtant sur la corruption sous sa présidence (2009-2018). Grâce à la couverture et au pressing de l’ANC, il continue à échapper à l’emprise de la justice et après plusieurs condamnations il circule encore librement sans s’inquiéter.
D’ailleurs même son successeur, l’actuel président Cyril Ramaphosa a été éclaboussé par un scandale financier lié à la découverte d’une grosse somme d’argent en devises étrangères dans l’une de ses propriétés privées en Afrique du Sud.
Après des années de mauvaise gestion et de corruption, la compagnie publique d’électricité sud-africaine «Eskom», affiche aujourd’hui une dette de 422 milliards de rands (environ 23 milliards de dollars), que le Gouvernement tente d’éponger.