Le procès dans l’affaire du dernier massacre en date dans la ville de Goma située à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), reprend dans un climat de tension, ce mercredi 20 septembre 2023 après deux jours de suspension.
Les juges de la Cour militaire du Nord-Kivu n’ont toujours pas découvert d’où venait l’ordre aux soldats de tirer à balles réelles sur des manifestants civils désarmés. Après deux semaines de procès, l’affaire s’enlise, surtout après l’hospitalisation d’un colonel qui a témoigné à charge contre les accusés.
Alors que les accusés évoquaient le lynchage à mort d’un policier pour justifier une «légitime défense» de la part des soldats qui ont tiré sur des civils à Goma, un colonel du service des renseignements militaires a témoigné à la barre que des «militaires cagoulés» avaient déjà lancé un assaut contre une position des manifestants, alors que «le policier n’était pas encore mort».
Quelques jours après son audition, la Cour apprendra qu’il a été hospitalisé pour «empoisonnement». D’autres témoins, membres de la secte qui avait initié les manifestations à Goma contre la présence des casques bleus de l’ONU, ont dû se présenter au Tribunal le visage caché par une cagoule, afin de protéger leurs identités.
Une cinquantaine de personnes avait été tuées par l’armé le 30 août dernier à Goma, dans l’Est de la RDC. Les victimes ont été inhumées ce 18 septembre, après la fin de leur identification par leurs familles. En revanche, d’autres victimes dont les cadavres étaient en état de décomposition avancé, n’ont pas pu être identifiées.