Un juge d’instruction du pôle judiciaire antiterroriste en Tunisie a émis ce 20 septembre un mandat de dépôt à l’encontre du président par intérim du parti islamo-conservateur «Ennahdha», qui avait été arrêté le 5 septembre dernier, a révélé son parti.
Le pôle judiciaire antiterroriste en Tunisie a émis un mandat de dépôt à l’encontre d’Ennah Mondher Ounissi qui assure la présidence par intérim d’Ennahdha depuis l’incarcération le 17 avril de son chef historique Rached Ghannouchi, sans que ce dernier ne soit entendu, a indiqué Abdelfattah Taghouti, un responsable du mouvement Ennahdha.
Aucune accusation n’a été formellement portée contre Ounissi, selon son parti qui affirme que son arrestation est survenue après la diffusion sur les réseaux sociaux d’enregistrements audio qui lui ont été attribués.
Dans ces enregistrements, on peut entendre une voix présentée comme celle d’Ennah Ounissi évoquant sa rencontre avec des hommes affaires tunisiens influents, ainsi que des violations financières qu’aurait commises un responsable d’Ennahdha.
Rached Ghannouchi, 81 ans, avait été arrêté le 17 avril dernier et placé sous mandat de dépôt à la suite de déclarations dans lesquelles il avait affirmé que la Tunisie serait menacée d’une «guerre civile» si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme le sien, y étaient éliminés.
Le 15 mai, il a été condamné à un an de prison pour « apologie du terrorisme » dans le cadre d’une autre affaire. Depuis début février 2023, les autorités tunisiennes ont incarcéré plus de 20 opposants et d’autres personnalités dont d’anciens ministres et des hommes d’affaires.
Le Président tunisien, Kais Saied, accusé par l’opposition de dérive autoritaire, a qualifié les personnes arrêtées de «terroristes», affirmant qu’elles étaient impliquées dans un «complot contre la sûreté de l’Etat».