Le bilan du grave incendie à Sémè-Kraké, une localité du Sud-est du Bénin, ayant réduit en cendres le 23 septembre dernier un dépôt illégal de carburant, s’établit désormais à 34 morts et 20 blessés, selon des informations communiquées ce 24 septembre par les autorités béninoises.
Une enquête officielle a été ouverte pour déterminer les circonstances de cet énième drame dû à la vente de l’essence de contrebande au Bénin, communément appelée le «kpayo».
Deux bébés ont été recensés parmi les 34 victimes et plusieurs blessés à un degré très avancé font craindre une augmentation du nombre des morts engendrés par cet incendie.
Depuis 2018, le Gouvernement béninois s’efforce de mettre fin à ce trafic et formaliser ce secteur, en encourageant la création de stations-services et la réinsertion des acteurs du secteur informel par des formations.
«Le drame qui vient de se produire nous rappelle l’impérieuse nécessité de régler la question du kpayo», a redit le ministre béninois de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni.
«On dénombre au Bénin 54.000 points de vente de l’essence de contrebande. Et nous faisons tous le constat qu’on ne peut plus continuer à vendre l’essence en bouteille » a-t-il précisé, ajoutant que « nous sommes convaincus qu’en donnant un métier décent à ces acteurs, ils vont pouvoir changer d’activité».
D’après le ministre Wadagni, plus de 5.000 personnes ont déjà pu bénéficier d’une formation dans le textile pour changer d’activité. Le «kpayo» est devenu depuis les années 80 la principale source de carburant au Bénin, elle fait vivre des dizaines de milliers de personnes, et son prix était trois fois moins cher par rapport aux carburants vendus dans les stations-services jusqu’à fin mai 2023.
Pour une raison toute simple: le Nigeria, l’un des premiers producteurs de pétrole en Afrique, a arrêté ses subventions aux produits pétroliers, dans le cadre des nouvelles réformes initiées par le Président Bola Tinubu.
Toutefois, au Bénin, malgré la fin des subventions sur le carburant au Nigeria voisin qui a fait tripler le prix du «kpayo» le rendant plus cher que l’essence vendue légalement dans les stations, ce trafic de vente du carburant illégal, a encore de beaux jours devant lui.