Le gouvernement du Burkina Faso a annoncé dans la soirée de ce lundi 25 septembre, la suspension de «tous les supports de diffusion» du magazine ‘Jeune Afrique’ édité en France, après la publication d’articles évoquant des tensions au sein de l’Armée burkinabè.
Le Gouvernement justifie sa décision par la diffusion d’ «un nouvel article mensonger sur le site du journal Jeune Afrique, intitulé: +Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’Armée+» et publié ce 25 septembre.
«Cette publication fait suite à un article précédent dudit journal sur le même site», publié le 22 septembre, et «dans lequel Jeune Afrique alléguait qu’+Au Burkina Faso, la grogne monte dans les casernes+ », ajoute l’Etat du Faso.
Selon le gouvernement burkinabè, «ces affirmations faites à dessein sans l’ombre d’un début de preuve n’ont pour seul but que de jeter un discrédit inacceptable sur les Forces armées nationales et par-delà l’ensemble des forces combattantes».
En juin 2023, les autorités burkinabè avaient déjà suspendu annoncé la chaîne française LCI pendant trois mois, après avoir expulsé les correspondantes des quotidiens français ‘Libération et Le Monde’ en avril 2023.
Fin mars 2023, elles avaient ordonné la suspension sine die de la chaîne de télévision France 24, après avoir suspendu en décembre 2022 Radio France Internationale (RFI), pour avoir relayé des messages de chefs jihadistes.
Le Burkina avait également suspendu en août 2023, pendant un mois, une radio nationale accusée d’avoir interviewé un opposant au régime militaire nigérien.
Par ailleurs, en mai dernier, trente médias, associations de journalistes et organisations de défense de la liberté d’expression ont appelé les juntes au pouvoir au Mali et au Burkina Faso à assurer la protection des journalistes face aux menaces grandissantes dont ils font l’objet.
Les signataires de cet appel jugent que la situation des journalistes est devenue «critique» au Burkina Faso.