La légère peine infligée au fils aîné de Grace Mugabe, première dame du Zimbabwe et épouse du président Robert Mugabe, reconnu coupable d’homicide involontaire, ne fait pas la joie et l’unanimité parmi les Zimbabwéens.
Russell Goreraza, 31 ans, a renversé et tué en février dernier, un homme à Harare, la capitale du Zimbabwe, alors qu’il était au volant de sa voiture.
Après le jugement, le tribunal l’a déclaré coupable d’homicide involontaire et l’a condamné à une amende 800 dollars (520.000 FCFA).
Le président du tribunal, Douglas Chikwekwe, a justifié cette peine allégée par le fait que l’accusé a exprimé des remords et dispose d’un casier judiciaire vierge. En l’absence de ces circonstances atténuantes, explique le magistrat, Goreraza aurait pu être condamné à une peine carcérale et à l’annulation de son permis.
«Je regrette et je veux présenter mes excuses pour l’incident», a déclaré le beau-fils du président Robert Mugabe devant le tribunal.
Des raisons qui n’ont pas convaincu des citoyens zimbabwéens qui s’attendaient, compte tenu de la gravité du délit, à une peine de prison d’au moins deux ans, comme cela a été le cas pour d’autres affaires similaires antérieures. De nombreux médias et citoyens du pays perçoivent dans ce jugement, une manifestation claire d’une justice à deux vitesses, privilégiant les proches du pourvoir.
Après la prononciation du jugement, les agents des services de renseignement ont tenté d’empêcher que les agents pénitentiaires n’emmènent Goreraza dans une cellule en payant son amende.
Goreraza est néanmoins resté à l’intérieur d’une cellule, pour éviter les questions des journalistes et les pris de photos des caméras.
Autres fait notés par la presse, le tribunal n’a pas révélé l’identité de la personne tuée par Goreraza qui, par ailleurs, n’était pas défendu par un avocat. Il était plutôt accompagné par sa mère.
Russell Goreraza est née d’une relation entre sa maman et un attaché militaire. Il est très actif dans le secteur agricole et minier, loin de la politique.